Les abeilles à l'état sauvage
Pendant plusieurs millions d'années, bien avant que l'homme ne décide d'élever des abeilles, les colonies ont vécu à l'état sauvage dans des cavités naturelles. Si elles étaient en bonne santé et si la météo était favorable, elles essaimaient quasiment chaque année (il s'agissait de leur moyen de se reproduire). Cependant, il est toujours risqué de commencer une nouvelle colonie et l'on estime que 75% des essaims naturels meurent de faim dans leur première année. De nos jours, les apiculteurs s'équipent de ruches trois fois plus grandes que les cavités naturelles, ce qui réduit les risques d'essaimage. Il existe aujourd'hui de nombreux modèles de ruche et nous avons choisi de vous en présenter quelques uns.
La ruche paille (ou ruche médiévale)
Il y a environ 1 000 ans, l'apiculture a connu une évolution importante : au lieu de continuer à dérober des nids sauvages, les hommes ont commencé à installer des essaims dans des paniers retournés. Les essaims qui s'échappaient étaient capturés pour remplacer les colonies que l'on venait de tuer pour récupérer leur cire et leur miel. Cependant, il suffit d'être un peu réaliste pour comprendre qu'il est tout bonnement impossible de garder une colonie d'abeilles dans un panier retourné (ne serait-ce que parce que l'inspection de la ruche est très compliquée). Cette méthode d'élevage est d'ailleurs interdite aux Etats-Unis. Néanmoins, la ruche paille peut s'avérer utile si vous cherchez à attraper un essaim.
1850 – La ruche Langstroth
Elle fut développée par un très célèbre apiculteur américain qui lui donna son propre nom. Lorenzo Langstroth identifia le fameux "espace à abeilles" et construisit les premières ruches à cadres mobiles dans les années 1850. Grâce à lui, les abeilles pouvaient désormais construire leurs rayons sur des cadres que les humains avaient la possibilité de manipuler et de déplacer. Langstroth était avant tout intéressé par les abeilles plutôt que par le miel. Cependant, ses découvertes sont désormais à la base des techniques modernes de production de miel. Il dressa une liste des 54 qualités de la ruche idéale : aujourd'hui, la plupart de ces qualités apparaissent dans les ruches modernes. La ruche Langstroth est la ruche la plus populaire aux Etats-Unis et en Australie.
Années 1880 - Les ruches Abbot, Cheshire et Cowan
La fin du XIXème siècle fut probablement la période la plus prolifique en matière d'invention de ruches. Au Royaume-Uni, plusieurs variations autour de la ruche Langstroth firent leur apparition. La British Beekeepers Association (l'Association des apiculteurs britanniques) établit enfin une norme standard pour les cadres. Frank Cheshire écrivit son célèbre guide de l'apiculture et créa sa propre ruche (tout comme Abbot, le propriétaire du British Bee Journal). La ruche Cowan vut également le jour. Et puis...
1890 – La ruche WBC
Devant son nom aux initiales de son inventeur, William Broughton Carr, la ruche WBC, avec son design facilement reconnaissable, est devenue un modèle légendaire. Elle s'appuie sur les mêmes principes de base que les ruches Cheshire et Cowan mais elle dispose en plus d'une paroi extérieure qui permet aux abeilles d'être mieux isolées. La ruche WBC a rapidement connu le succès mais elle est rarement utilisée sur les exploitations commerciales en raison de sa complexité et de son coût.
1920-1930 – La ruche National
Plus simple, moins chère et plus efficace que ses prédécesseures, la ruche National a été introduite pour faciliter la tâche des apiculteurs, notamment lorsqu'il s'agit de déplacer les ruches pour polliniser les cultures, dans les vergers ou dans des herbes hautes. Elle prend peu de place au sol et peut donc être aisément transportée sur des palettes ou à l'arrière d'un camion. Plutôt économique, la National est aujourd'hui la ruche la plus utilisée au Royaume-Uni, aussi bien par des apiculteurs professionnels qu'amateurs. Ses cadres sont plus petits que ceux de la ruche Langstroth mais leurs pattes de fixation sont plus grandes. Cependant, nombre d'apiculteurs modernes s'accordent à dire que le corps de la ruche National est trop petit pour les nouvelles races d'abeilles. En effet, pour loger un couvain entier, il est souvent nécessaire de rajouter un corps ; on parle alors de ruche à demi-corps.
1975 – La ruche Dartington
Elle a été développée par un ingénieur et inventeur du nom de Robin Dartington, spécialement pour les personnes souhaitant élever des abeilles dans leur jardin ou sur leur toit-terrasse (elle n'est donc pas destinée à une utilisation commerciale). Robin lui-même avait commencé à pratiquer l'apiculture sur le toit de sa maison londonienne et trouva rapidement les ruches National et WBC trop compliquées. Le corps de la Dartington est plus grand que celui de ces deux ruches, ce qui permet à la colonie de s'agrandir sans problème. De même, les hausses sont plus petites pour faciliter leur manipulation.
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